Où payer ses impôts quand on est frontalier et indépendant ?

Impôts des indépendants frontaliers suisses

Vous habitez en France, mais vous exercez une activité indépendante en lien avec la Suisse ? Que vous ayez créé une Raison Individuelle (RI) sur sol suisse ou que vous soyez indépendant en France avec des clients suisses, votre situation soulève une question essentielle : où devez-vous payer vos impôts et vos cotisations sociales ?

En tant que travailleur indépendant frontalier, vous êtes concerné par les accords fiscaux entre la France et la Suisse. Ces conventions précisent les règles à suivre pour éviter la double imposition, comprendre vos obligations fiscales et savoir quelles démarches effectuer.

Dans cet article, vous découvrirez :

  • les règles fiscales qui s’appliquent selon que votre entreprise est basée en Suisse ou en France,
  • les formalités à respecter des deux côtés de la frontière,
  • et les erreurs fréquentes à éviter pour sécuriser votre activité.

Vous exercez en Raison Individuelle en Suisse ? Ou vous êtes indépendant français avec une activité ponctuelle en Suisse ? Dans les deux cas, il est essentiel de comprendre votre cadre fiscal. Mon Courtier Frontalier vous apporte ses conseils !

 

Indépendant frontalier avec une Raison Individuelle en Suisse

Comprendre le statut de Raison Individuelle (RI)

La Raison Individuelle (RI) est la forme juridique la plus simple pour exercer une activité indépendante en Suisse. Elle ne nécessite aucun capital minimum et permet une création rapide, sans formalités complexes.​

En tant que propriétaire d’une RI, vous êtes personnellement responsable de toutes les dettes de l’entreprise. Il n’y a pas de distinction entre votre patrimoine personnel et professionnel.​

Si votre chiffre d’affaires annuel dépasse CHF 100’000, l’inscription au Registre du commerce et à la TVA devient obligatoire. En dessous de ce seuil, ces inscriptions ne sont pas requises.

Où êtes-vous imposé si vous résidez en France ?

En tant que résident fiscal français, vous devez déclarer l’ensemble de vos revenus mondiaux en France, y compris ceux générés par votre activité indépendante en Suisse. Cependant, les revenus générés au sein de votre Raison Individuelle sont taxés directement à la source en Suisse. De façon générale, c’est votre fiduciaire qui se charge de faire le nécessaire auprès de l’administration fiscale suisse.

La convention fiscale franco-suisse vise à éviter la double imposition. Ainsi, les impôts payés en Suisse seront crédités sur votre impôt dû en France, sous certaines conditions.​

Pour éviter la double imposition, vous devez déclarer correctement vos revenus suisses dans votre déclaration fiscale française, en utilisant les formulaires appropriés, tels que le formulaire 2047 pour les revenus étrangers.​

Quelles cotisations sociales pour un RI frontalier ?

En Suisse, en tant qu’indépendant, vous devez cotiser au 1er pilier qui comprend :

  • AVS (Assurance Vieillesse et Survivants)
  • AI (Assurance Invalidité)
  • APG (Allocations pour perte de gain)

Les cotisations sont calculées sur la base de votre bénéfice net. Le taux de cotisation varie en fonction de votre revenu annuel.

Concernant l’assurance maladie, vous avez le choix entre :​

Ce choix, appelé droit d’option, doit être exercé dans un délai de trois mois à compter du début de votre activité en Suisse.

Indépendant français qui travaille ponctuellement en Suisse

Quelle fiscalité si vous facturez des clients suisses ?

Si vous êtes un professionnel indépendant basé en France (micro-entreprise, EI, EURL, SASU, etc.) et que vous réalisez des missions ponctuelles en Suisse, la question de l’imposition se pose.​

Selon la convention fiscale franco-suisse, les revenus provenant d’une activité indépendante sont en principe imposables dans l’État de résidence, sauf si l’activité est exercée dans l’autre État de manière permanente. Dans ce cas, les revenus sont imposables dans l’État de travail (article 17 de la convention fiscale franco-suisse de 1966).​

Ainsi, si vous réalisez des prestations en Suisse, ces revenus peuvent être imposables en Suisse. Cependant, pour éviter une double imposition, la convention prévoit des mécanismes d’élimination de la double imposition, tels que l’imputation d’un crédit d’impôt égal à l’impôt français calculé sur ce revenu.​

Les obligations fiscales côté suisse

Même si votre entreprise est établie en France, certaines obligations fiscales peuvent s’appliquer en Suisse :​

  • TVA suisse : si votre chiffre d’affaires annuel en Suisse dépasse CHF 100’000, vous êtes assujetti à la TVA suisse. Vous devrez alors vous inscrire auprès de l’Administration fédérale des contributions (AFC) et désigner un représentant fiscal en Suisse.
  • Déclaration de prestation : avant de commencer une prestation en Suisse, il est souvent nécessaire de déclarer votre intervention auprès des autorités cantonales compétentes. Cette déclaration peut inclure la fourniture de documents tels que le formulaire A1, attestant de votre affiliation à la sécurité sociale française.​

Risques de double imposition ou de redressement : à quoi faire attention ?

Pour éviter les risques fiscaux, il est essentiel de :​

  • Déclarer correctement vos revenus : assurez-vous de déclarer vos revenus suisses dans votre déclaration fiscale française et de bénéficier des mécanismes d’élimination de la double imposition prévus par la convention.​
  • Respecter les obligations suisses : si vous êtes assujetti à la TVA ou si des déclarations sont requises pour vos prestations, veillez à les effectuer en temps voulu pour éviter des sanctions.​
  • Éviter la création d’un établissement stable : si vos activités en Suisse deviennent régulières ou si vous disposez d’une installation fixe, vous pourriez être considéré comme ayant un établissement stable en Suisse, entraînant des obligations fiscales supplémentaires.​

En cas de doute, il est recommandé de consulter un expert fiscal ou un conseiller spécialisé dans les relations franco-suisses pour sécuriser votre situation.​

Comment sécuriser et optimiser votre situation ?

Que vous exerciez en tant qu’indépendant en Suisse via une Raison Individuelle (RI) ou que vous soyez basé en France avec des missions ponctuelles en Suisse, il est essentiel de prendre certaines mesures pour sécuriser et optimiser votre situation fiscale et sociale.​

Bien choisir votre statut juridique et fiscal

Le choix du statut juridique (RI, micro-entreprise, EI, EURL, etc.) et de la localisation de votre entreprise (France ou Suisse) a des implications fiscales et sociales importantes.

Par exemple, si votre entreprise est basée en France, vous serez généralement imposé en France, même si vous réalisez des missions en Suisse.

À l’inverse, une entreprise basée en Suisse implique une imposition en Suisse, avec des obligations spécifiques, d’où l’importance d’évaluer votre activité principale et de choisir le statut le plus adapté à votre situation.​

Respecter les obligations déclaratives des deux pays

En tant que résident fiscal français, vous devez déclarer l’ensemble de vos revenus mondiaux, y compris ceux perçus en Suisse. La convention fiscale franco-suisse prévoit des mécanismes pour éviter la double imposition, tels que le crédit d’impôt. Il est également important de respecter les obligations déclaratives en Suisse, notamment en matière de TVA si votre chiffre d’affaires dépasse certains seuils. Une bonne connaissance des obligations fiscales des deux pays vous permettra d’éviter des sanctions et de sécuriser votre activité.​

Optimiser votre couverture sociale

Selon la répartition de votre activité entre la France et la Suisse, vous serez affilié au régime de sécurité sociale de l’un des deux pays. Par exemple, si vous réalisez plus de 25 % de votre activité en France, vous serez généralement affilié au régime français. Demandez conseil à Mon Courtier Frontalier pour comprendre les implications de cette affiliation sur votre couverture maladie, retraite, prévoyance, etc., et d’envisager des solutions complémentaires si nécessaire.​

Se faire accompagner par des experts

La fiscalité et la protection sociale des travailleurs indépendants frontaliers sont complexes et en constante évolution. Faire appel à des experts spécialisés dans les relations franco-suisses peut vous aider à :​

  • Optimiser votre situation fiscale en tenant compte des conventions bilatérales.
  • Choisir le régime de sécurité sociale le plus avantageux.
  • Éviter les erreurs déclaratives et les sanctions associées.​

Demander de l'aide

La fiscalité des travailleurs indépendants frontaliers franco-suisses dépend fortement de votre statut, du lieu où votre activité est établie, et de la répartition de vos prestations entre la France et la Suisse. Que vous exerciez en tant qu’indépendant sous Raison Individuelle (RI) en Suisse ou que vous soyez un entrepreneur français réalisant des missions ponctuelles chez des clients suisses, les règles changent… et les conséquences fiscales aussi.

Dans tous les cas, vous devez être particulièrement attentif à vos obligations déclaratives, à votre couverture sociale et aux mécanismes d’élimination de la double imposition. L’erreur peut coûter cher, autant en cotisations mal affectées qu’en régularisations fiscales.

Vous avez un doute sur votre situation ? Vous envisagez de développer votre activité de l’autre côté de la frontière ?
Nous sommes là pour vous conseiller et vous aider à choisir la meilleure stratégie en fonction de votre profil. Contactez-nous pour un premier échange sans engagement.

 

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