Prendre sa retraite après 10 ans de travail en Suisse, ça se prépare. Même si vous aspirez à une retraite paisible, il est important de connaître les facettes du statut de polypensionné. En effet, en tant que retraité frontalier, vous allez devoir composer avec votre pension de retraite française et votre rente suisse. Malheureusement, ce statut ne vous permettra de toucher qu’une partie de votre retraite. Il est donc indispensable d’anticiper sa retraite et de trouver des stratégies d’épargne et d’investissement adaptées à votre statut de retraité frontalier. Pas de panique : Mon Courtier Frontalier est là pour vous éclairer !
Sommaire
Le Système de Retraite en Suisse : ce que vous devez savoir
Les fondements du système de retraite suisse
Le système de retraite suisse se compose d’une structure de répartition appelée l’AVS (Assurance Vieillesse Survivants) ou 1er pilier, et de capitalisation appelé LPP ou 2e pilier auxquels se greffe le 3e pilier (facultatif). Il s’agit d’un système qui couvre la retraite, mais aussi l’invalidité et le décès. Ce système permet au frontalier de récupérer 60 % de son salaire une fois à la retraite. Mais pour obtenir une rente complète appelée « rente 44 », il faut avoir cotisé le nombre d’années suffisantes, soit 44 ans. L’âge de la retraite en Suisse est fixé à 65 ans pour les hommes et 64 ans pour les femmes, avec la possibilité de prendre une retraite anticipée 1 à 2 ans avant.
Comment les années de travail en Suisse affectent votre retraite
Si vous avez travaillé en France et en Suisse, alors seront prises en compte toutes vos périodes de travail dans le calcul de votre pension de retraite. La Suisse et la France réalisent en parallèle un double calcul pour déterminer le montant de votre retraite :
- un calcul dit « national » réalisé côté français ;
- un calcul dit « européen » qui prend en compte les activités professionnelles dans les deux pays et qui permet de déterminer la durée réelle effectuée dans le(s) régime(s) de retraite concerné(s) au niveau national.
Le montant le plus élevé sera attribué, d’où l’impact positif de vos années de travail en Suisse sur les calculs de votre retraite.
Comparaison avec le système de retraite français
En France, le calcul de la pension de retraite se fait en fonction :
- du revenu ou du salaire annuel moyen au cours des 25 meilleures années,
- du taux (soit 50 % maximum du revenu annuel moyen)
- et du nombre de trimestres acquis.
L’âge de la retraite est fixé à 64 ans en France pour les personnes nées à compter de 1968, mais un départ à la retraite anticipé est possible à partir de 62 ans si vous avez assez de trimestres pour percevoir une retraite à taux plein (soit 50 % de votre revenu annuel moyen plafonné). Le système français se base sur les cotisations prélevées sur les salaires.
Attention, votre statut frontalier ne vous offrira qu’une retraite partielle en France.
Épargne et Investissement : bâtir un avenir financièrement solide
Stratégies d’épargne et d’investissement pour les frontaliers suisses
Avec une pension de retraite probablement incomplète du côté suisse et français, il peut y avoir quelques surprises pour ne pas dire quelques déceptions. C’est pour cela qu’il est intéressant de trouver des stratégies d’épargne et d’investissement, et ce, bien avant la retraite.
- Le Plan Épargne Retraite (PER) : il permet de bloquer son épargne jusqu’à la retraite et de réaliser des versements libres en fonction de vos capacités et de vos projets. Il s’agit également d’une solution de défiscalisation, notamment pour les personnes imposées à plus de 30 %, ainsi qu’une protection pour le conjoint survivant en cas de décès du souscripteur.
- L’assurance vie : elle possède un avantage fiscal incomparable dès la 8e année d’ouverture. Autre avantage indéniable, vous avez la possibilité de débloquer vos fonds à n’importe quel moment en cas de besoin, ce qui vous assure une solution financière immédiate en cas d’urgence ou d’imprévu. Constituée de placements variés (fonds en euros, multisupports), elle est idéale pour diversifier votre patrimoine.
Vous cherchez la meilleure option pour optimiser votre retraite et faire le meilleur choix d’épargne ? N’attendez plus et contactez dès à présent Mon Courtier Frontalier !
Planifier pour une retraite confortable à long terme
Réforme du 1er janvier 2021
Vous vous demandez sûrement pourquoi ouvrir une assurance vie ou un PER alors qu’il existe le 3e pilier suisse. Depuis la révision de la loi fédérale du 1er janvier 2021, l’imposition à la source pour les travailleurs étrangers a été modifiée. Depuis cette date, il n’est plus possible pour les frontaliers de demander une rectification à la source selon la Taxation Ordinaire Ultérieure (TOU).
Le frontalier perd donc la possibilité de déduire ses versements d’un point de vue fiscal et ne peut plus bénéficier d’une réduction de ses impôts.
Il est toujours possible de souscrire un 3e pilier pour les frontaliers, mais cela n’assure pas un grand avantage. Dans ce cas, mieux vaut opter pour un produit dont les cotisations peuvent être défiscalisables, notamment pour planifier une retraite confortable à long terme.
Rachat du 2e pilier pour une retraite confortable
Les différents placements et investissements d’un point de vue épargne sont des solutions efficaces pour planifier sa retraite sur le long terme. Mais le 2e pilier ou LPP (Prévoyance Professionnelle) peut être optimisé pour appréhender sa retraite sereinement. Pour cela, vous avez la possibilité de racheter les parts de votre 2e pilier suisse, même en tant que frontalier. Vous pouvez ainsi compléter votre capital de prévoyance et bénéficier d’une rente plus confortable une fois à la retraite.
Besoin de conseils ? Nos experts sont à votre disposition pour optimiser votre 2e pilier et vous faire profiter d’une retraite confortable sur le long terme !
Gestion des Assurances et des Prestations sociales
Assurance maladie et retraite : quelles options s’offrent à vous ?
Lorsque vous prenez votre retraite après 10 ans de travail en Suisse, vous n’êtes plus affilié à l’assurance maladie suisse LAMal ou à la CMU frontalier. Vous redevenez donc assuré à l’assurance maladie française (CPAM).
De ce fait, vous serez de nouveau imposable à la CSG (contribution sociale généralisée)/CRDS (contribution pour le remboursement de la dette sociale) et CASA (contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie).
Maximiser les prestations sociales et les compléments de retraite
Les aides sociales
Il est possible d’augmenter ses revenus en bénéficiant de prestations sociales de vieillesse telles que :
- l’ASPA (Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées), versée par la CARSAT, qui concerne les retraités vivant en France et ayant de faibles ressources ;
- l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie), en cas de perte totale ou partielle d’autonomie, afin de prendre en charge les dépenses pour conserver votre autonomie (à domicile).
Cependant, ces aides dépendent notamment de vos revenus. Il est plus prudent de vous assurer un complément de retraite, car selon le montant de vos rentes, il est fort probable que vous ne puissiez prétendre à ces différentes prestations sociales.
La retraite complémentaire
Vous avez deux types de retraite complémentaire : l’ARRCO (pour les non-cadres) et l’AGIRC (pour les cadres). La retraite complémentaire est obligatoire et se calcule en points en fonction des cotisations versées. La valeur du point dépend de sa nature et de sa date d’acquisition, et elle est revalorisée chaque année le 1er octobre. Une fois à la retraite, le nombre de points est multiplié par sa valeur et la retraite complémentaire est versée :
- entièrement si vous avez obtenu une retraite à taux plein ;
- partiellement si vous avez obtenu une retraite minorée.
La retraite supplémentaire
La retraite supplémentaire (ou appelée surcomplémentaire) n’est pas obligatoire, à la différence de la retraite complémentaire. Elle se présente sous la forme de produits d’épargne tels que l’assurance vie ou le PER (comme mentionné plus haut).
Elle peut être souscrite à titre individuel et vous permet d’assurer un revenu régulier, et de pouvoir verser votre pension à votre conjoint ou vos enfants en cas de décès.
Mon Courtier Frontalier vous accompagne dans le choix de la meilleure retraite supplémentaire, en fonction de vos besoins et de votre profil.
Anticiper les changements de couverture en traversant les frontières
Il est essentiel d’anticiper la transition entre couverture santé en Suisse et en France. En effet, tout au long de votre carrière en Suisse vous avez cotisé à l’assurance maladie (CMU frontalier ou LAMal). Comme il n’existe pas de double cotisation possible ni de double imposition entre la France et la Suisse, vous allez devoir repasser sur la couverture française et cela peut demander quelques arrangements.
Vous devrez :
- formuler votre demande de pension française environ 6 mois avant l’âge légal de départ à la retraite à la CARSAT de votre lieu de résidence ;
- résilier votre contrat en Suisse au moyen d’une lettre recommandée avec accusé de réception. À noter que vous aurez un préavis de 3 mois à honorer ;
- récupérer vos avoirs du 1er et 2ème pilier en rente ou en capital en tenant compte des aléas du taux de change.
Si vous prenez la décision de vivre en Suisse, sachez que votre retraite française est exportable : grâce aux accords signés entre la France et la Suisse, il est relativement facile de percevoir sa retraite française en Suisse. Il vous faudra, entre autres, signaler votre changement de situation et votre nouvelle adresse à votre caisse française.
Retour en France : que va-t-il se passer ?
Les avantages de la retraite en Suisse après une carrière de 10 ans
Travailler 10 ans en Suisse offre des avantages indéniables une fois à la retraite, notamment dans les calculs de votre pension de retraite en fonction des avoirs de vos 2 (voire 3) piliers suisses.
- L’AVS (1er pilier) se calcule grâce au nombre d’années de cotisations, aux revenus perçus durant votre carrière, aux bonifications (parts dans l’éducation des enfants) et au splitting (partage après le divorce ou rupture de Pacs).
- La LPP (2ème pilier) constitue un montant que vous retirez sous forme de capital ou de rente viagère (donc, à vie) qui vient compléter vos revenus.
- Si vous avez souscrit un 3ème pilier, il s’agit d’un gain supplémentaire pour profiter de votre retraite.
Obtenir une pension suisse en plus de sa retraite française est un avantage après une carrière de 10 ans (et dès la première année de cotisation), car votre pension dite nationale (ou théorique, dans un pays) est comparée avec votre pension communautaire (l’ensemble des périodes cotisées dans les deux pays). Ainsi, c’est le résultat le plus élevé de votre calcul de pension de retraite qui vous est attribué. Si votre retraite nationale est plus élevée que votre retraite communautaire, c’est votre retraite nationale qui sera prise en compte.
Les considérations fiscales et administratives
Administration
Lorsque vous avez travaillé en Suisse et en France, vous avez cotisé dans les deux pays et vous devez donc ouvrir votre pension de retraite française. Pour cela, il vous suffit d’avoir cotisé au moins un trimestre au régime général des salariés et de pouvoir justifier de la durée d’assurance déterminée selon votre date de naissance. Vous devez alors prendre contact avec la CARSAT (Caisses d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail) de votre lieu d’habitation pour réaliser cette demande de pension de retraite autant française que suisse. Depuis la signature des accords bilatéraux, il n’existe qu’un guichet unique pour les deux. Quoi qu’il en soit, pensez à vous manifester auprès de votre caisse AVS et LPP afin de lancer la procédure de demande de retraite. La CARSAT vous fournira le formulaire E202 à remettre aux administrations suisses.
Fiscalité
Toutes vos rentes de pension mensuelles suisses (AVS, LPP, et prévoyance privée facultative), ainsi que les rentes françaises doivent être déclarées à l’administration fiscale française. L’impôt à la source sur les rentes étrangères n’est pas possible, il faudra donc renseigner le montant de vos piliers perçus en rentes sur la fiche annexe 2047 (rubrique « traitements, salaires et rentes imposables en France »). Vous serez alors imposé sur la totalité de vos rentes, tant françaises que suisses.
Le retrait en capital de votre LPP (2e pilier) vous permet de demander le prélèvement libératoire à 7,5 % sur lequel un abattement de 10 % est appliqué. Vous bénéficierez alors d’un taux d’imposition à 6,75 % sur votre capital lors du retrait.
Quant aux revenus mensuels du retrait en rente, ils sont imposables à hauteur de 100 %, ce qui rend la fiscalité relativement importante. Il est donc nécessaire d’optimiser son 2e pilier pour une retraite plus sereine sur le plan fiscal.
Conseils Pratiques pour une Transition en Douceur
Préparer le passage de la vie active à la retraite
Prendre sa retraite demande une certaine préparation, car passer de la vie active à une vie qui n’est plus régie par un rythme de travail peut être perturbant. Songez à organiser ses quelques années avant le départ à la retraite. Pour cela, vous pouvez réduire votre activité progressivement, ou participer au recrutement de votre successeur. Il est important d’entrer progressivement dans cet état d’esprit et de vous projeter pour une transition en douceur entre la vie active et la retraite.
S’adapter à la vie post-carrière en Suisse ou en France
Lorsque vous envisagez de prendre votre retraite, vous devez réfléchir à votre vie post-carrière. Vous pouvez rester en France et profiter de votre résidence principale, ou déménager en Suisse. Si vous souhaitez vivre en Suisse, vous devrez demander un permis B retraité valable 5 ans (et renouvelable). Il vous faudra cependant justifier d’un minimum de revenus de 46 000 euros par an et de vous affilier à la couverture sociale suisse.
Par ailleurs, sachez que votre statut de frontalier vous permet :
- de prendre votre retraite à l’âge légal déterminé en France ;
- continuer de travailler en Suisse si vous n’avez pas atteint l’âge de la retraite sur le territoire helvète.
Trouver un équilibre entre loisirs, engagement social et nouvelles opportunités
Même si vous voyez la retraite comme un repos bien mérité, au fil du temps vous pourriez la trouver un peu monotone, surtout si vous avez travaillé longtemps en Suisse ! Pour casser l’ennui, pas de recette miracle, il faut s’occuper et garder une certaine activité. Pourquoi ne pas profiter de ce temps libre pour :
- découvrir un nouveau loisir ;
- planifier un voyage ;
- investir dans l’immobilier, ou placer son argent ;
- devenir bénévole dans une association ;
- trouver un emploi sénior à raison de quelques heures par semaine ;
- terminer enfin votre puzzle de 150 000 pièces (bon courage).
Rassurez-vous : la circulation Annecy – Genève ne vous manquera pas.
Prendre sa retraite après 10 ans de travail en Suisse possède des avantages indéniables. Cependant, il peut s’avérer compliqué de conserver un certain niveau de vie une fois l’âge de la retraite atteint. En effet, après avoir travaillé des deux côtés de la frontière, vous possédez un statut de retraité polypensionné. Ce qui implique des démarches administratives et fiscales, et parfois même une perte de revenu en raison du taux de change de devise.
Pour pallier cette instabilité, il est indispensable de se pencher sur des solutions de placements et d’investissements à long terme. PER, assurance-vie, optimisation de 2ème pilier : n’attendez pas et planifiez dès à présent votre retraite pour la rendre la plus sereine et épanouissante possible. Et pour cela, rien de tel que de confier votre avenir à Mon Courtier Frontalier !