Vous avez peut-être déjà entendu parler des fonds ou produits structurés. Ce produit conçu par un expert financier banque associe plusieurs produits financiers qui permettent à l’investisseur d’obtenir un certain rendement. Mais comment fonctionnent les fonds structurés et pourquoi investir dans ce type de produits ? Mon Courtier Frontalier fait le point.
Sommaire
Qu’est-ce qu’un produit structuré en finance ?
Définition
Un produit structuré en finance, aussi appelé « fonds à formule », est un produit financier qui rassemble lui-même plusieurs autres produits financiers : obligations, actions, etc. Développé par une compagnie d’assurance ou un expert de la finance, gestionnaire en patrimoine (appelée « émetteur »), le produit structuré est non coté.
Les produits structurés sont souvent présentés sous la forme de Fonds Communs de Placement (FCP) et peuvent être souscrits via un contrat d’assurance vie. L’objectif d’un produit structuré est d’obtenir le maximum de rendement tout en garantissant (totalement ou partiellement) le capital.
Produit structuré VS produit dérivé
Le produit structuré ne doit pas être confondu avec le produit dérivé :
- le produit dérivé est coté sur le marché boursier et sert à se couvrir ou à spéculer sur les actions, les obligations, etc. ;
- le produit structuré n’est pas coté sur le marché boursier, il associe un placement à terme fixe + des produits dérivés.
Fonctionnement d’un produit structuré
Basé sur un système de rendement/risque optimisé, le produit structuré permet d’obtenir des actifs, le plus souvent rarement accessibles, comme les produits de corrélation ou les marchés émergents, tout en réduisant les risques de perte en capital.
Caractéristiques et modalités d’investissement
Toutes les conditions pour investir dans un produit structuré sont contractuelles. C’est-à-dire que l’investisseur connaît à l’avance toutes les conditions et modalités du produit avant même d’investir. Ils sont détaillés dans le Document d’Information Clé (DIC) fourni lors d’un éventuel achat de produit structuré.
Ainsi, l’investisseur est au courant :
- du rendement cible – les gains qu’il percevra à l’échéance de son produit (exprimé en pourcentage du capital) ;
- de l’indice de référence, appelé également « indice sous-jacent » et composé d’actions variées ;
- de la fréquence des dates de constatation, c’est-à-dire l’observation du niveau de l’indice sous-jacent pour vérifier que les conditions de déclenchement sont remplies. Elles peuvent être vérifiées quotidiennement, trimestriellement ou même annuellement ;
- de la formule mathématique complexe qui déterminera le rendement du produit si les conditions sont déclenchées ;
- du seuil de protection, pour garantir la protection du capital et/ou du versement des coupons. Plus le seuil de protection est élevé et plus les chances de récupérer la totalité du capital (ou des coupons) sont importantes ;
- la maturité du produit, c’est-à-dire sa durée de vie maximale.
Protocole du produit structuré
Comment est-ce possible ? Un produit structuré repose sur les conditions d’évolution de l’indice sous-jacent (expliqué ci-dessus) comme l’évolution des taux d’intérêt avec les obligations, par exemple. Si ces conditions sont déclenchées, le rendement est favorable.
Pour ce faire, l’investisseur suit un procédé clair :
Selon certains contrats, il est possible pour l’investisseur de percevoir des coupons annuels (sous conditions).
Seuil de protection
Comme évoqué plus haut, certains produits structurés possèdent un seuil de protection permettant de limiter la perte en capital. Cette protection a un coût : en contrepartie, le potentiel de gain est freiné. Cependant, le capital est restitué à l’investisseur à l’échéance de son contrat fixée dès la souscription (compris entre 2 et 10 ans).
Quels sont les 4 grands types de fonds structurés ?
Les fonds à capital garanti
- Profil : prudent (protection à 100 % du capital).
- Fonctionnement : les produits structurés à capital garanti permettent de récupérer la totalité de votre investissement à échéance, et ce :
- quelle que soit l’évolution de l’indice sous-jacent ;
- même si les conditions permettant le rendement ne sont jamais atteintes durant le contrat.
- Contrepartie : les coupons annuels versés sont moins élevés.
Les fonds à capital protégé
- Profil : modéré, une partie du capital initial est garanti, mais pas la totalité.
- Fonctionnement : en cas de hausse des marchés financiers, les rendements peuvent être élevés et en cas de baisse, les pertes en capital sont amoindries (mais pas totalement évitées).
- Contrepartie : possibilité de perte partielle de gain et de capital.
Les produits structurés « Autocall »
- Profil : modéré (prudent avec rendement), le produit structuré « autocall » a pour mission de rendre le capital au client avec des plus-values.
- Fonctionnement : pas de nombre d’années prédéfini, mais une durée maximale imposée. Les fonds « autocall » prévoient des opportunités de remboursement en anticipé tous les trimestres, semestres ou tous les ans. Si l’indice sous-jacent est atteint, on pratique l’autocall, c’est-à-dire le déblocage automatique des coupons.
- Contrepartie : le versement des coupons dépend de l’évolution des marchés financiers et le temps d’investissement précis n’est pas connu (seule l’échéance maximale du contrat est connue).
Les fonds à promesse
- Profil : risqué, pas de garantie sur le capital, mais un rendement minimal certain même si les indices baissent.
- Fonctionnement : deux systèmes de gestion possible
- l’effet cliquet, les gains sont collectés puis déposés sur des supports sécurisés si l’actif atteint ou dépasse le niveau établi ;
- l’effet coussin, l’investissement est rééquilibré en faveur d’actifs sécurisés si la part des actifs risqués dépasse un certain niveau.
- Contrepartie : pas de protection et le capital n’est pas garanti.
Comment sont fabriqués les produits structurés ?
Composition principale
Les produits structurés doivent être composés d’au moins deux éléments comme mentionné précédemment.
- La composante obligataire (le placement à terme fixe), pour garantir le capital (de manière totale ou partielle). Une partie du capital investi est injectée dans ce premier élément.
- La composante optionnelle (les produits dérivés). L’autre partie du capital est placée dans un ou plusieurs produits dérivés dont le prix évolue selon les aléas des marchés financiers. Les produits dérivés sont classés selon leur indice sous-jacent et permettent d’obtenir une optimisation des rendements. Certains produits dérivés sont de type prudent et d’autres de type risqué.
Autres composants
À cette composition de base vient s’ajouter l’indice sous-jacent évoqué plus haut. C’est l’évolution du cours de cet indice qui va permettre d’évaluer la performance du produit.
Les actifs sous-jacents sont également des composants importants dans le produit structuré, car ils déterminent sa valeur. Les actifs peuvent être des obligations, des indices boursiers, des actions ou même des devises.
Ensuite, la maturité du produit (que l’on peut trouver dans le DIC) est nécessaire pour connaître la date d’échéance du produit, c’est-à-dire le moment où l’investisseur perçoit ses gains (ou récupère son capital initial).
Enfin, les conditions de rémunération (coupons annuels garantis ou conditionnels) ainsi que le seuil de protection (pour garantir le capital ou le rendement) font partie intégrante de la composition d’un produit structuré.
Il est toutefois recommandé d’être accompagné d’un expert pour évaluer le profil de risque de l’investisseur. N’hésitez pas à contacter Mon Courtier Frontalier pour être épaulé dans votre futur achat de produits structurés !
Quels sont les risques liés aux produits structurés ?
Quels bénéfices tirer d’un produit structuré ?
Bien que le produit structuré soit plus risqué que les fonds en euros, le rendement d’un produit structuré en unités de compte est plus élevé (en cas de marchés boursiers favorables). Ainsi, la liste des avantages à investir dans un produit structuré est relativement fournie :
- il est possible d’investir sur le marché des actions tout en bénéficiant d’une protection partielle ou totale de son capital ;
- les gains et les risques potentiels sont clairement définis dès le départ et sont connus de l’investisseur à l’avance tout comme les conditions de garantie de l’épargne et la durée maximale du contrat ;
- certains produits permettent un rendement même en cas de baisse des marchés financiers ;
- plusieurs formules de produits structurés sont disponibles et peuvent s’accorder au profil investisseur de chacun ;
- le produit structuré permet la diversification des investissements ;
- les rendements peuvent être élevés en cas de conditions déclenchées ;
- il est possible d’être remboursé automatiquement chaque année si l’objectif défini dans le contrat est atteint ;
- les délais de souscription d’un produit structuré sont assez courts ;
- la fiscalité est avantageuse (comme nous le verrons plus bas).
Quelles sont les limites d’un produit structuré ?
Bien entendu, le risque zéro n’existe pas. Grâce à la protection totale ou partielle de son capital, le produit structuré est intéressant. Mais il présente également certains inconvénients qu’il est nécessaire de mettre en avant pour éviter les mauvaises surprises.
- Certains frais peuvent être appliqués en cas de rachat avant la date d’échéance
- Le rendement est plafonné par le système de protection du capital : par exemple, si l’indice sous-jacent augmente de 10 % sur l’année, mais que la formule prévoit 5 % de gains annuels, le rendement pour l’investisseur restera à 5 %. Il ne bénéficiera pas complètement de l’évolution positive de l’indice.
- Les risques de perte en capital en cours de vie et à l’échéance sont réels (en cas de produit structuré non garanti), tout comme les défauts de paiement de l’émetteur (faillite, mise en résolution)
- Il existe un risque lié aux liquidités, en cas de sortie anticipée, une partie ou la totalité de l’investissement peut être perdue
- Le capital est bloqué durant toute la durée de vie du placement financier. Il est préférable d’être sûr de ne pas avoir besoin de ces liquidités avant l’échéance.
Comment sont imposés les produits structurés ?
Fiscalité
La fiscalité de votre placement dépend principalement du type de souscription réalisée.
En effet, si le produit structuré a été souscrit via un contrat d’assurance vie, un Plan d’Épargne Retraite (PER) ou un contrat de capitalisation, l’investisseur bénéficie des mêmes avantages fiscaux que l’assurance vie elle-même, à savoir :
Versements réalisés avant le 27/09/2017 | Versements réalisés après le 27/09/2017 | |
En cas de retraits avant les 4 ans du contrat | 52,2 %, dont 17,2 % de prélèvements sociaux | PFU* 30 % dont 17,2 % de prélèvements sociaux |
En cas de retrait entre les 4 ans et les 8 ans du contrat | 32,2 %, dont 17,2 % de prélèvements sociaux | PFU 30 % dont 17,2 % de prélèvements sociaux |
En cas de retrait au-delà des 8 ans du contrat | 24,7 %, dont 17,2 % de prélèvements sociaux | 24,7 % jusqu’à 150 000 euros
30 % au-delà de 150 000 euros |
*PFU : Prélèvement Forfaitaire Unique
Si le produit est détenu via un compte-titres, c’est la flat tax qui s’applique sur les intérêts perçus, à hauteur de 30 %.
Pour un produit structuré obtenu via un PEA (Plan Épargne et Action), c’est la fiscalité du PEA qui s’applique.
Frais
La souscription d’un produit structuré peut générer certains frais indépendamment de la fiscalité auquel il est soumis :
- les droits d’entrée (ou commissions) lors de la souscription du produit structuré, qui peuvent être compris entre 1 et 3 % du capital investi ;
- les frais de gestion (jusqu’à 2 % par an) pendant la vie du produit, mais qui n’impactent pas l’investisseur, car le rendement annoncé inclut ces frais de gestion ;
- les frais de sortie anticipée s’il y a, pouvant aller jusqu’à 4 % ;
- les frais de gestion liés aux produits dans lesquels sont logés les produits structurés.
Comment acheter des produits structurés ?
L’option d’arbitrage
Comme évoqué plus haut, il est possible de passer par son contrat d’assurance vie, son contrat de capitalisation ou son PER pour acheter un produit structuré. Dans ce cas, il existe un procédé appelé « l’arbitrage » qui permet de déplacer l’épargne déjà présente sur le support (unités de compte UC ou fonds en euros) vers son produit structuré. Un versement complémentaire est bien entendu possible également si l’investisseur ne souhaite pas toucher à son épargne de contrat d’assurance vie, de capitalisation ou de son PER.
Les 5 clés pour choisir un produit structuré
L’une des principales clés est de bien choisir son fonds structuré en fonction de plusieurs critères. Pour savoir estimer lequel est le bon, commencez par faire le point sur votre situation.
1. Estimez votre capacité à gérer le risque
Étudiez votre profil d’investisseur pour savoir si vous êtes capable d’accepter le risque. C’est ce profil qui permettra de déterminer le type de fonds structuré adapté à vos besoins, vos capacités et votre rapport au risque. Encore une fois, l’avis d’un expert est fortement recommandé. Mon Courtier Frontalier est là pour définir avec vous les meilleures solutions de rendement, mais aussi de protection selon votre aversion au risque.
2. Déterminez le logement de votre investissement
En cas d’hésitation et/ou si vous manquez d’expérience dans les placements financiers, mieux vaut s’orienter sur un logement dans l’assurance vie. Entre fiscalité avantageuse et possibilité de réinvestir vos gains, l’assurance vie reste un bon moyen de se lancer dans ce placement financier. Par ailleurs, acheter ce support via son assurance vie permet d’éviter les frais supplémentaires en cas de souscription.
Si toutefois vous n’en êtes pas à votre premier investissement, les compte-titres peuvent être intéressants.
Une fois le placement choisi, vous pourrez déterminer l’allocation à investir : 5 %, 10 % ou 15 %. Il est conseillé de ne pas dépasser les 15 % pour éviter de prendre de trop grands risques, notamment en cas de marchés baissiers ayant pour conséquence la perte de gains.
3. Diversifiez vos placements
De manière générale, il est déconseillé d’investir la totalité de son capital sur un seul support au risque de tout perdre. Il est important d’équilibrer son portefeuille avec plusieurs supports financiers pour un investissement rentable et sécurisé.
Ainsi, même si la plupart des compagnies d’assurance ouvrent le ticket d’entrée à partir de 1000 euros, il est nécessaire de diversifier son capital en jouant sur différents sous-jacents (actions, taux, matières premières), sur différentes durées et si possible, sur différentes stratégies de placements.
4. Pensez sur le long terme
Ce placement dure, en général, entre 2 et 10 ans. Sur certaines formules, il est possible de connaître uniquement la durée maximale du produit et non pas son échéance exacte. Dans tous les cas, il est important d’avoir une vision éloignée, et d’autant plus s’il s’agit d’un logement dans une assurance vie, car vous profitez de la fiscalité allégée de celle-ci. Il sera donc plus avantageux d’attendre la 8e année pour racheter ses parts.
5. Contrôlez avec soin toute la documentation (DIC) liée aux produits structurés
C’est l’un des avantages phares du fonds structuré : la possibilité de connaître toutes les conditions et les modalités d’investissement dès le départ, et bien avant d’investir. Ces documents sont des mines d’informations précieuses qui seront d’une grande utilité dans vos choix. Il est important de les étudier avec soin.
Être accompagné
Il va de soi qu’un tel investissement nécessite une bonne connaissance du milieu et des marchés financiers en général. Pour choisir le bon placement adapté à votre profil d’investisseur, faites appel à Mon Courtier Frontalier ! Nos experts sauront vous conseiller, vous orienter et définir avec vous le meilleur choix quant à votre investissement dans l’un des produits structurés proposés sur le marché.
Suivre son investissement
Même si votre placement est logé dans une assurance vie, cela ne vous empêche pas d’en suivre l’avancée. Pas besoin de consulter quotidiennement la cote de votre sous-jacent de référence, mais il peut être judicieux de consulter les perspectives dans le temps et d’anticiper le retrait de votre placement lorsque la date d’échéance approche.
Investir en 2023 dans les fonds structurés : une bonne idée ?
À l’heure où l’inflation impacte l’économie du pays, est-il raisonnable d’investir dans les produits structurés ?
La réponse est oui ! Investir dans les fonds structurés est pertinent en cas de marchés stables ou baissiers comme le déclare l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). Cependant, il est nécessaire d’être bien orienté et de comprendre les enjeux, mais aussi de faire confiance à un émetteur reconnu, comme votre courtier expert en finance.
Les produits structurés sont donc un bon moyen de placer son argent tout en choisissant une protection totale ou partielle du capital afin d’éviter de prendre de trop grands risques. Souscrits en direct ou via un contrat d’assurance vie (la plupart du temps), les produits structurés bénéficient d’une fiscalité avantageuse. De plus, ils vous permettent de diversifier votre patrimoine à travers un large éventail d’actifs, dont certains secteurs industriels spécifiques ou des marchés émergents. Mais surtout, ils offrent des rendements plus élevés que d’autres types de produits financiers. Les formules d’investissement du produit structuré sont variées, personnalisables et répondent au profil de risque investisseur.